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Résumé conférence Pierre Probst, observateur d’une France en mutation

mercredi 16 novembre 2016 à 14H30

La série des Caroline nait au début des années 1950 et traverse toute la seconde moitié du XXe siècle. Elle témoigne des grandes mutations sociales et spatiales qui ont marqué cette partie du siècle : l’avènement du tourisme de masse, de la société de consommation ; la croissance urbaine ; la tertiairisation du monde rural et la protection de l’environnement. Cette première conférence propose ainsi une lecture socio-spatiale de la collection en suivant quatre axes : le développement urbain, les mutations du monde rural, l’avènement du tourisme de masse et la prise de conscience d’une cause environnementale.

Caroline déménage, paru en 1987, décrit la destruction des petits pavillons de banlieue construits au début du XXe siècle, remplacés par des grands ensembles « tout confort ». Dans Caroline et Boum ermite (1994), Pierre Probst évoque les grandes surfaces et le plein essor de la société de consommation. Caroline et ses huit petits compagnons viennent y remplir leurs caddys d’une quantité de produits issus de l’agroalimentaire. L’accumulation des marques renvoie au pop’art et à certaines œuvres d’Andy Warhol ou Duane Hanson. L’Automobile de Caroline (1957) montre les liens étroits qui s’établissent entre la ville et la campagne, l’interdépendance existentielle qui se manifeste par une mobilité régulière entre les deux espaces. Enfin, Caroline visite Paris (1979) insiste sur la « confusion heureuse » des lieux de l’espace urbain parcouru par quelques « expressions saillantes » représentées par les lieux emblématiques et identificatoires de Paris (l’Opéra, la tour Eiffel, le métro…).

Lorsque Pierre Probst entreprend Caroline à la ferme en 1987 ce n’est pas pour réaliser un énième bestiaire animalier mais bien davantage pour rendre compte des mutations qu’a subi le monde agricole depuis le milieu des années 1950. La ferme de Champ, non loin de la maison de campagne de Probst à Pontgouin (Eure-et-Loir) est l’expression de la polyculture, de la polyactivité, de la modernisation et de la tertiarisation de l’activité agricole.

Les Vacances de Caroline (1958), Caroline aux sports d’hiver (1959), Caroline à la mer (1965) et Caroline fait du cheval (1982) sont autant d’expériences vécues par Caroline et ses amis et qui témoignent de l’avènement du tourisme de masse. La fréquentation des stations balnéaires normandes (Cabourg, Trouville) ou des stations de sports d’hiver du Tyrol ou des Pyrénées permet à Pierre Probst de dessiner de nouvelles activités qui prennent leur essor au milieu du XXe siècle.

Enfin, au milieu des années 1960, la série Fanfan est toute entière consacrée à la protection de l’environnement. Fanfan sauve les animaux : loup, cigogne, chèvre, ours de Camargue ou singe vert. Son action s’inscrit dans des préoccupations qui sont celles de son temps et celui des années pré-soixante-huitardes.

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