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Résumé conférence Pierre Probst, metteur en espace

samedi 14 janvier 2017 à 10H00

Pierre Probst, metteur en espace

Les animaux occupent une très grande place dans le travail de Pierre Probst comme d’ailleurs dans la littérature de jeunesse. Avant de se lancer dans la collection de Caroline, Pierre Probst est avant tout un dessinateur animalier. Quels rôles ces animaux jouent-ils dans le travail de Pierre Probst ? dans sa carrière ? dans la production jeunesse ? dans la spatialisation des planches que Probst conçoit autour du personnage de Caroline ?

Les animaux apparaissent dans la littérature de jeunesse en même temps que l’enfant lui-même, c’est-à-dire au milieu du XIXe siècle. Déjà extrêmement présent dans les contes et notamment dans ceux de Perrault, ils suivent les enfants dans la littérature. Les animaux entourent, accompagnent, vivent avec les personnages. Ils ont à la fois une présence positive et négative. Ce sont souvent des animaux-parlants qui participent du merveilleux magique des contes ou bien animaux anthropomorphes. Cette présence animalière peut être vue comme un principe stylistique supplémentaire aux varia du merveilleux dans la littérature de jeunesse. Les animaux constituent un « compagnonnage harmonieux ».  Psychologiquement, l’animal peut assurer à la fois une fonction maternelle (douceur de son pelage renvoie aux caresses possibles) et paternelle (l’animal protège contre les dangers).

La collection des Albums Roses créées par Didier Fouret chez Hachette en 1950 s’appuie en grande partie sur un bestiaire : sur les 13 premiers titres parus en 1951, 10 ont pour héros des animaux. Cette collection est lancée pour concurrencer directement la collection des Petits Livres d’or publiée par Cocorico dès 1950 et issue d’un montage financier organisé par Flammarion. Pierre Probst y créé entre 1951 et 1953 les huit compagnons qui vont suivre Caroline, née en 1952 dans l’album rose Youpi et Caroline.

Si Hachette, par l’intermédiaire de Didier Fouret, fait appel à Pierre Probst c’est qu’elle a déjà eu affaire à lui pour quelques illustrations dans diverses collections de la Maison. Sa formation et sa passion de dessinateur animalier qui le conduit chaque semaine au zoo de Vincennes pour croquer quelques animaux au naturel séduisent Fouret et Maurice Fleurent. Le trait de Probst est réaliste et doit pouvoir concurrencer les illustrations stylisées des Petits Livres d’or.

Le passage aux Grands Albums Hachette en 1952 est une merveilleuse opportunité pour Pierre Probst. Le premier album consacré à Caroline, Une fête chez Caroline, permet de réunir autour de ce premier personnage humain tous les animaux qu’il a créé dans les Albums Roses : Pitou, Youpi, Boum, Kid, Pouf et Noiraud, Pipo et Bobi. Dans les doubles pages qu’il construit, Probst utilise les huit amis comme

éléments de spatialisation.
Tantôt, ils lui permettent de séquentialiser une action dans un procédé cinématographique ; tantôt ils lui permettent d’occuper l’intégralité de l’espace paginal en les mettant en scène le long d’obliques ou de cercles qui invitent le regard du lecteur dans des mouvements linéaires ou circulaires dans la page.

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